La Naissance du Label
Le label Treasure Isle, véritable joyau de l’industrie musicale jamaïcaine, incarne l’essence même du reggae et du rocksteady.
Fondé par Duke Reid, un célèbre producteur de musique, dans les années 1960, il est rapidement devenu un bastion de créativité et de qualité sonore inégalée.
Au long des années 1960, Duke Reid va montrer qu?il est finalement un producteur hors pair. La plupart des artistes découverts chez Studio One de Coxsone, se retrouvent rapidement dans le studio de Duke Reid qui devient le label influent de Jamaïque, spécialisé dans le Ska
L’Héritage Intemporel de Arthur Duke Reid
L’histoire du label débute à Kingston, en Jamaïque, lorsque Duke transforme sa salle de danse en studio d’enregistrement.
Cette initiative audacieuse donne naissance à certaines des chansons les plus emblématiques et intemporelles de la musique jamaïcaine.
Dès le départ, le label se distingue par son engagement envers la musique authentique et la découverte de nouveaux talents.
L’une des caractéristiques notables de ce label est sa contribution majeure au développement du rocksteady, un genre musical qui a émergé comme une évolution du ska,
caractérisé par des tempos plus lents et des harmonies vocales complexes. Des groupes comme The Paragons, The Melodians et The Techniques ont façonné le son du rocksteady chez Treasure Isle,
avec des tubes tels que “The Tide Is High” et “You Don’t Care”.
En 1968, la Jamaïque est en pleine effervescence musicale avec l’avènement du Rocksteady, un genre qui fusionne le rythme de la basse avec la batterie, créant ainsi un espace privilégié pour les chanteurs. Alton Ellis, avec sa chanson “Rock Steady”, est à l’origine de ce mouvement, empruntant le nom à une danse populaire de l’époque. Pendant deux ans, de 1966 à 1968, ce style règne en maître, marqué par des expérimentations audacieuses.
Ce label est au c?ur de cette période dorée, produisant des titres devenus des succès jusqu’en Angleterre grâce à Chris Blackwell. Les artistes jamaïcains s’émancipent des influences américaines et fusionnent le Rocksteady avec des éléments de soul, comme Phyllis Dillon, la “diva Rocksteady”, influencée par Dionne Warwick.
Parmi les figures marquantes, Justin Hinds se distingue avec son hit “Carry go bring home” en 1963 et le fameux “On a Saturday night” en 1966. Pendant que le monde occidental connaît des bouleversements sociaux, la Jamaïque continue de briller à travers sa créativité musicale exceptionnelle.
Mais c’est dans le reggae qu’e Treasure Isle ‘il a laissé une empreinte indélébile. Le label a été le lieu de naissance de collaborations légendaires entre le producteur Duke Reid et des artistes tels que Alton Ellis,
U-Roy et John Holt. Des morceaux comme “Wear You to the Ball” d’U-Roy ont propulsé celui-ci sur la scène internationale et ont cimenté sa place dans l’histoire de la musique.
U Roy – Wear You To The Ball
Au-delà de sa contribution musicale, Il a également contribué à la popularisation de la culture sound system en Jamaïque. Les soirées dansantes organisées par Duke Reid ont créé un espace pour les DJ et les amateurs de musique, favorisant ainsi une expérience immersive de la musique jamaïcaine.
Bien que le label ait cessé ses activités dans les années 1970, son héritage perdure. Les enregistrements originaux de Treasure Isle continuent d’influencer les artistes contemporains et d’inspirer de nouvelles générations de musiciens à travers le monde. La combinaison de mélodies captivantes, de rythmes envoûtants et de paroles profondes a fait du label de Duke Reid un trésor intemporel de la musique jamaïcaine, dont l’influence continue de rayonner bien au-delà de son époque de gloire.
D’où Viens Le Label DUKE Records
Le label du « Duke » s’est tourné vers la collaboration avec des DJ tels qu’U Roy pendant plusieurs années. U Roy, repéré par John Holt des Paragons, a débuté en remixant les enregistrements à sa manière. En utilisant principalement le style du « toasting » (parler rythmiquement sur la musique), il a insufflé une nouvelle vie aux succès musicaux passés en s’appuyant sur les instrumentaux des tubes des années précédentes. En 1975, Arthur « Duke » Reid, le producteur autrefois policier au caractère de voyou, est décédé à l’âge de 60 ans des suites d’un cancer.